VINCENT DE PAUL, QUI ÊTES-VOUS ?

1581

Je suis fils d’un laboureur, né le 28 mars à Pouy, près de Dax.  Troisième enfant de six. Mes frères travaillent aux champs et moi, je garde les pourceaux. Mais mon père Jean me destine aux études, pour mettre la famille à l’abri du besoin. J’étudie donc la grammaire et le latin au collège des Cordeliers. Dès mes 13 ans, je donne des cours.

1600

Après 4 ans de théologie à Toulouse, je suis ordonné prêtre à Château-l’Evêque, près de Bordeaux. Mais je ne trouve pas tout de suite ma voie.

1608

Après quelques mésaventures, je monte à Paris, « comptoir des merveilles », où des professeurs comme André Duval m’initient aux orientations du concile de Trente. Je deviens distributeur d’aumônes de la reine Marguerite de Valois. Je visite des hôpitaux où s’entassent une foule de malades. Je m’engage à me vouer aux pauvres et cela dissipe une « nuit de l’esprit » qui me hantait depuis 3 ans.

1612

Sous l’influence du futur cardinal de Bérulle, je deviens curé de Clichy-la-Garenne, paroisse rurale près de Paris, dont je restaure l’église.  Je prêche et catéchise avec zèle. Quel bonheur que de travailler au milieu d’un si bon peuple !

1613

J’entre au service d’une famille noble, les Gondi, comme précepteur de deux enfants. (Le père, frère de l’évêque de Paris, est lieutenant réal des galères.) Je les suis dans leurs déplacements jusqu’en Picardie. J’en profite pour faire la catéchèse aux enfants, au domestiques et autres paysans.

1617

Deux événements complémentaires vont bouleverser ma vie :

janvier : d’abord à Gannes où je découvre la misère spirituelle des campagnes. Conseillé par Madame de Gondi, je confesse un mourant qui passait pour un homme de bien, mais en avait gros sur la conscience au point de se sentir damné.  Madame me propose alors de prêcher à Folleville sur la confession générale. L’affluence est telle que je dois demander du renfort à Amiens. C’était la fête de la conversion de saint Paul. De cet événement va germer le désir de fonder une congrégation pour évangéliser les pauvres gens des champs, qui sont comme abandonnés.

août : je me trouve ensuite à Châtillon (près de Lyon) où, après avoir quitté les Gondi, je prends à cœur ma tâche de pasteur dans une paroisse plutôt fervente, avec une conférence du Rosaire et une présence protestante. Un dimanche d’août, on me signale que toute une famille est malade, sans personne pour les nourrir et les soigner. Je la recommande chaleureusement au prône. Cela suscite un véritable branle-bas de charité. Mais j’estime qu’il faut organiser celle-ci. De ce besoin, naît la première confrérie de la Charité. Elle est composée de Dames qui ont une large autonomie vis-à-vis des hommes et du clergé. Je leur rédige un règlement à la fois spirituel et concret.  C’est ainsi que j’ai découvert la misère matérielle. Dès lors, toutes mes initiatives vont répondre à ces deux pauvretés : la corporelle et la spirituelle. Unissant mission et charité, elles obéiront à la même dynamique : émotion, action, organisation.

1625

Pendant 7 ans, avec une équipe, j’ai organisé des missions en Picardie, Champagne et Bourgogne, terre des époux Gondi, qui décident de financer la fondation de la « Congrégation de la Mission », pour l’évangélisation des campagnes.

1619

Le roi Louis XIII me nomme « aumônier réal des galères » où je donne libre cours à ma double orientation pastorale auprès des galériens croupissant dans des geôles infectes. Désormais, je cherche à adapter mon service à toutes les situations de pauvreté et d’injustice que je rencontre.

1628

Mgr Augustin Potier, évêque de Beauvais, me demande de prêcher une retraite de dix jours à ses ordinands, pour les préparer à leur futur apostolat sacerdotal. L’idée va être reprise à Paris et ailleurs. Puis ce sera le développement des Séminaires. Entretemps, furent créées les « Conférences des Mardis », pour la formation continue des prêtres.

1633 

Notre installation au prieuré de Saint Lazare, nous permet depuis l’an dernier d’amplifier notre action missionnaire… Deux femmes m’ont stimulé. D’abord, Louise de Marillac, m’a dirigée depuis 1624. Veuve engagée dans la vie intérieure et les bonnes œuvres, elle accepte de visiter les Charités. La deuxième est Marguerite Naseau, une fille des champs qui désire servir les pauvres. Nous décidons de réunir et former ces filles souvent illettrées. Ce noyau donnera naissance à la Compagnie des Filles de la Charité.

1638

Un véritable trafic d’enfants abandonnés s’était mis en place. J’organise donc l’œuvre des Enfants trouvés, qui, malgré de multiples difficultés et préjugés, a continué grâce aux Dames de la Charité.

1639

En Lorraine, on meurt de faim et de misère. Je mets sur pied une véritable organisation où collaborent mes missionnaires, les Filles de la Charité et les Dames. Même chose, ensuite en Picardie et Champagne, ainsi que pendant la guerre civile en Île-de-France.

1643

La reine Anne d’Autriche me prie d’entrer au « Conseil de Conscience », pour la nomination des évêques, la répartition des bénéfices. J’accepte, car il est nécessaire d’avoir de bons évêques et de bons prêtres pour accompagner le peuple et prolonger les fruits des missions.

1652

Dans un Paris aux prises avec la pauvreté, j’organise des programmes massifs d’aide, nourrissant des milliers de pauvres à Saint-Lazare et dans les maisons des Filles de la Charité. Je tiens aussi une très large correspondance.  Malgré des problèmes de santé, je reste actif, je m’informe de tout, je m’inquiète pour la mission de Madagascar… Je prends des initiatives pour l’animation spirituelle et la libération des esclaves chrétiens en Afrique du Nord.

1660

Depuis décembre 1659, mes infirmités m’empêchent de sortir de chez moi. Mademoiselle de Marillac me précède dans la mort en mars 1660. Je la suis le 27 septembre, sur ces mots : « J’ai confiance ! »

 

Saint Vincent dit aujourd’hui comme hier…  à sa famille répandue à travers le monde

« Servez la vie, en manifestant la bonté de Dieu. »

« Dieu ne refuse jamais quand on le prie avec humilité et confiance. S’il ne l’accorde pas d’abord c’est quelques temps après. Il faut persévérer et ne point se décourager. »

« Allons donc…et employons-nous avec un nouvel amour à servir les plus abandonnés. »

« Dieu est une source inépuisable de sagesse, de lumière et d’amour, c’est en Lui que nous devons puiser, il faut le consulter pour apprendre son langage. Il fera alors son œuvre et nous ne gâterons rien. »

« Ne tenir à rien qu’à Dieu… Aller droit à Dieu ! »

« Il ne me suffit pas d’aimer Dieu si mon prochain ne l’aime. Je dois aimer mon prochain comme l’image de Dieu et l’objet de son amour. »

« Faisons les affaires de Dieu, il fera les nôtres. »

« Lorsque quelqu’un a faim, qu’on lui donne à manger, le lendemain qu’on lui donne un outil, et ensuite plus rien, selon cela, les aumônes ne sont que pour ceux qui ne peuvent plus travailler… »

« Il n’y a pas de charité qui ne soit accompagnée de justice. »

« Il faut la grâce pour commencer, il en faut encore plus pour persévérer jusqu’à la fin. »

« Quoi, être chrétien et voir son frère affligé sans pleurer avec lui, sans être malade avec lui ! …C’est être sans charité, c’est être chrétien en peinture. »

« J’ai peine de votre peine. »

« Que ferait Jésus-Christ à ma place ? »

 

PRIÈRE & ACTION

« Donnez-moi quelqu’un qui prie et il sera capable de tout »

« Aimons Dieu mais que ce soit à la force de nos bras et à la sueur de nos visages »

 SIMPLICITÉ

« La simplicité, voilà mon Évangile. Dieu…est la simplicité même… La simplicité éloigne de nos paroles et de nos actions toute cachette, finesse, tromperie, ruse et duplicité. »

 HUMILITÉ

« Ô Dieu Sauveur, je vous en prie, donnez-nous l’humilité, vous qui avez toujours cherché la gloire de votre Père aux dépens de votre propre gloire, aidez-nous à renoncer une fois pour toutes à nous complaire en vain dans les succès. Délivrez-nous de l’orgueil caché et du désir que les autres nous estiment. Nous vous supplions, Seigneur miséricordieux, de nous donner l’esprit de pauvreté. Et si nous devons avoir des biens faites que notre esprit n’en soit pas contaminé, ni la justice blessée, ni nos cœurs embarrassés. »

CHARITÉ

« La charité, lorsqu’elle pénètre dans l’âme, en prend complètement possession de toute sa puissance. Elle ne se repose jamais. C’est un feu qui consume sans cesse. »

« L’amour est inventif jusqu’à l’infini »

Prière à saint Vincent de Paul

Saint Vincent de Paul
Apôtre et témoin de la charité du Christ
auprès des pauvres
donne-nous d’aimer Dieu
aux dépens de nos bras
et à la sueur de nos visages.

Aide-nous à nous abandonner à sa Providence
fidèles à découvrir son action
dans tous les évènements de notre vie.

Soutiens-nous
dans notre désir de discerner
et d’accomplir la volonté de Dieu.

Obtiens-nous
un cœur tendre et compatissant
aux misères et aux souffrances des autres
spécialement des plus démunis de ce monde.

Accompagne-nous dans notre service des hommes
et intercède auprès du Fils de Dieu
pour que nous devenions
dans notre travail,
notre famille,
notre quartier,
notre paroisse,
nos communautés,
des passionnés de son Évangile d’Amour.

Amen